Le coton est la fibre naturelle la plus utilisée au monde. Pourtant, savez-vous que sa culture est l’une des plus polluantes au monde, et qu'elle est néfaste pour notre santé ?
Nous vous expliquons comment est fabriqué le coton conventionnel, et les problèmes liés à son utilisation.
1 - Comment est fabriqué le coton ?
- Le coton est une fibre végétale qui entoure les graines de cotonniers, une plante qui pousse dans les régions tropicales et subtropicales. Ces fibres sont de longueurs variables (2-5 cm), les plus longues étant de meilleure qualité.
- Une fois ramassées, les fibres de coton sont séparées des graines, puis nettoyées et conditionnées en balles pour être transportées vers des ateliers de filature. C’est là que la matière première est transformée en fil, après plusieurs étapes (séparation des fils, nettoyage, tissage).
- Enfin, le tissu subit des traitements dits « d’ennoblissement », pour lui donner différents aspects : teinture, adoucissant, impression de motifs, imperméabilité… Malheureusement, ces transformations nécessitent beaucoup de produits chimiques.
2 - Quels sont les avantages et les inconvénients du coton ?
- Les avantages du coton sont sa douceur, sa résistance, sa capacité d’absorption, sa facilité d’entretien et son faible coût.
- Côté inconvénients, le coton ne tient pas très chaud et a tendance à rétrécir s’il n’a pas été traité. Mais c’est surtout sa culture et sa fabrication qui posent de nombreux problèmes, à la fois environnementaux, sanitaires et sociaux.
Aspect environnemental :
- Le cotonnier est une plante fragile. Pour lutter contre les parasites et garantir une bonne récolte, de grandes quantités de pesticides sont utilisées. 24% des pesticides vendus dans le monde sont dédiés à la culture du coton, alors qu'elle ne représente que 2,5% des surfaces agricoles(1).
- La culture du coton nécessite aussi énormément d’eau (l’équivalent de 70 douches pour un simple T-Shirt). L’eau de pluie n’étant pas suffisante, il faut utiliser un système d’irrigation, et détourner l’eau des rivières, lacs et nappes phréatiques pour irriguer les champs(2). Les conséquences peuvent être désastreuses.
La culture du coton a par exemple causé la quasi-disparition de la mer d'Aral, entraînant des catastrophes en chaîne dans la région (taux de mortalité infantile l’un des plus élevés au monde, cancers en constante augmentation, changements météorologiques…)(3).
- Enfin, le coton est une culture très consommatrice d’engrais. Utilisés en excès, l’engrais s’infiltre dans les nappes phréatiques et les cours d’eau, impactant la vie aquatique.
Aspect sur la santé des travailleurs et des consommateurs :
- Les pesticides utilisés pour la culture du coton sont dangereux pour notre santé et celles des travailleurs qui les inhalent. Interdits en Europe, ils sont encore utilisés dans des pays producteurs de coton.(4)
- Des produits chimiques, contenant des métaux lourds ou autres solvants toxiques, sont utilisés pour le traitement du coton (blanchiment, teinture…). Ces substances (allergisants, perturbateurs endocriniens, agents cancérigènes) se retrouvent dans les produits finis, avec des conséquences graves sur notre santé.
Aspect social
- Le travail des enfants ou le travail forcé est généralisé dans certains pays producteurs de coton. C’est le cas en Ouzbékistan, où des centaines de milliers de fonctionnaires sont réquisitionnés pour la culture du coton. 1 million de personnes seraient ainsi forcées à récolter du coton chaque année(4).
- Les ouvriers travaillent souvent dans des conditions déplorables, notamment dans les filatures : travail 6 jours sur 7, faible rémunération, absence de pause ou de vacances. L’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en avril 2013, causant la mort de plus d’un millier d’ouvriers, a éveillé les consciences sur ces problématiques, qui restent actuelles.
Si le sujet vous intéresse, nous vous invitons à regarder le reportage « L’envers de nos T-shirts » de Cash Investigation, qui s’intéresse à la culture du coton.
3 - Le coton biologique est-il une alternative "responsable" ?
- Le coton biologique est un coton produit et certifié suivant les standards de l’agriculture biologique. À la différence du coton traditionnel, la culture du coton bio n’utilise ni pesticides, ni produits chimiques toxiques, ni OGM. Le blanchiment de la fibre ne se fait pas au chlore, mais à l’eau oxygénée. Sa teinture est réalisée sans métaux lourds ou substances cancérigènes.
- Il faut cependant être très vigilant concernant l'utilisation de coton biologique : ce n'est pas parce qu'une marque mentionne l'utilisation de coton bio, qu'il est à 100% biologique, ou qu'il a été cultivé dans de bonnes conditions de travail.
- Il en est de même lorsqu'un vêtement en coton est étiqueté « vert », « responsable », « éthique », « durable » ou « écologique » : un coton "sûr" est un coton biologique labellisé.
- Il existe seulement 2 labels de certification aux normes biologiques indépendantes pour le coton bio : Organic Content Standards (OCS) et Global Organic Textile Standard (GOTS)(5), ce dernier étant le plus exigeant, et celui que nous vous recommandons.
- Le coton BCI par exemple, ne signifie pas que votre vêtement est en coton biologique. C’est un label facile à obtenir, très utilisé par les marques ces dernières années.
4 - Pourquoi utilisons-nous du Tencel™ plutôt que du coton biologique ?
Nous avons sélectionné du Tencel™ pour concevoir notre première ligne de sous-vêtements pour 3 raisons principales :
- Ses propriétés : le Tencel est une fibre à la fois + douce, + respirante, + hypoallergénique et + résistante que le coton bio.
- Son impact écologique : le Tencel™ est une fibre écologique par excellence, qui nécessite beaucoup moins d’eau et de surfaces cultivables que du coton bio. Et contrairement au coton bio, il est produit en Europe.
- Sa traçabilité : le Tencel™ est produit par l'entreprise Lenzing, en toute transparence. La traçabilité du coton biologique est quant à elle extrêmement opaque.
Sources :
- Technologies des textiles - 3e éd. - De la fibre à l'article, Daniel Weidmann, 2017
- La mode sans dessus-dessous, ADEME, 2018
- Disparition de la mer d’Aral : les causes d’un désastre écologique, National Geographic, 2017
- L’envers de nos T-shirts, Cash Investigation, 2017
- Qu’est-ce que le coton bio, Aboutorganiccotton.org
